Cet article abordera le sujet de Collège de France, qui a suscité un grand intérêt et un grand débat dans divers domaines. Collège de France est un sujet qui a retenu l'attention des spécialistes, des universitaires et du grand public en raison de sa pertinence et de son impact sur différents aspects de la vie quotidienne. Tout au long de l’histoire, Collège de France a fait l’objet d’études, d’analyses et de discussions, qui ont donné lieu à une grande diversité de points de vue et de perspectives. En ce sens, l’objectif de cet article est de fournir une vision complète et actualisée de Collège de France, afin d’offrir au lecteur une compréhension approfondie et rigoureuse de ce sujet.
Recherche et enseignement sont étroitement liés au Collège de France, qui se donne pour ambition d'enseigner « le savoir en train de se constituer dans tous les domaines des lettres, des sciences ou des arts ». Il dispense des cours de haut niveau qui sont gratuits, non diplômants et ouverts à tous sans condition ni inscription. Cela en fait un lieu à part dans le paysage universitaire français.
Être élu professeur au Collège de France, c'est-à-dire devenir titulaire d'une chaire, est l'une des plus hautes distinctions de l'enseignement supérieur français. Le Collège compte une cinquantaine de chaires, dont l'objet change en fonction des derniers développements de la science (une chaire pouvant, par exemple, être consacrée à la littérature après l'avoir été aux mathématiques), et dont le titulaire est élu par ses pairs en fonction de ses travaux antérieurs et non de ses titres universitaires. Elles confèrent à leur titulaire un rayonnement particulier dans sa discipline, en France et aussi à l'étranger.
D'abord appelé « Collège royal », l'institution a connu différentes appellations (« Collège impérial »), avant de recevoir son nom actuel en 1870.
Un de ses modèles est le Collegium Trilingue de Louvain, décidé en 1517, inauguré en 1518, et qui vise à répandre la pensée humaniste.
Création des lecteurs royaux puis professeurs royaux
Sa fondation remonte à l’époque de François Ier, lorsqu’en 1530 son « maître de librairie », le grand traducteur d’œuvres antiques Guillaume Budé, lui suggère d’instituer un collège de « lecteurs royaux », en se basant sur ce qui se fait au collège des trois langues de Louvain. Des humanistes payés par le roi sont chargés d’enseigner des disciplines que l'université de Paris ignore.
Deux postes de lecteurs sont initialement créés, un pour le grec et un pour l'hébreu, mais en 1530 on trouve cinq lecteurs rapidement devenus six :
Dès lors le Collège royal, dont la devise est « Docet omnia » (Il enseigne tout), reste un des lieux d’excellence de la transmission du savoir en France. Les lecteurs royaux bénéficient des privilèges attachés aux conseillers du roi et à ses commensaux, avec droit de committimus. Une chaire de mathématiques est remplie à partir de 1576 en application du testament de Pierre de La Ramée appelée chaire de Ramus (Maurice Bressieu). Il y a dix-sept chaires à la fin du XVIe siècle avec la création de la chaire d'arabe (Arnoult de Lisle), ramenées à quatorze par Henri IV, mais qui spécialise une chaire de médecine en chaire d'anatomie, botanique et pharmacie (Pierre Ponçon). La chaire de droit canon (Hugues Guijon) est créée par Louis XIII ; Louis XIV ajoute la chaire de syriaque (Barthélemy d'Herbelot de Molainville). Une charge d'inspecteur est créée en 1688 en faveur d'un des professeurs pour représenter le collège auprès des différentes autorités publiques.
Les premiers lecteurs royaux ont été nommés par le roi sous l'influence de Guillaume Budé. À la suite de la contestation par Pierre de La Ramée de la compétence de Jacques Charpentier à occuper la chaire de mathématiques, Charles IX a instauré en 1566 la publicité de la vacance des chaires de professeurs. On constate cependant que les chaires ont continué à être acquises par un disciple d'un titulaire par survivance quand il a assuré l'intérim de certains cours. Le Grand aumônier de France, Jacques Amyot, a eu un grand pouvoir sur le collège qui a été conservé par ses successeurs jusqu'en 1671.
C'est sous le règne d'Henri II que le Collège royal occupe son emplacement actuel, d'abord abrité dans les Collèges de Tréguier et de Cambrai. Leur réunion est décidée par Henri IV et le projet d'un édifice unique arrêté pour les remplacer et installer également la Bibliothèque royale. Claude Chastillon doit en dessiner l'aspect. L'assassinat du roi limite l'exécution du projet et seule une partie du collège prévu est réalisée sous la régence de Marie de Médicis (1612).
Ce n'est qu'en 1772 que des travaux, menés par l'architecte Jean-François Chalgrin, apportent des agrandissements autour de la cour d'honneur. Les dernières modifications datent du milieu du XIXe siècle. Elles sont dirigées par l'architecte Paul Letarouilly qui donne son aspect actuel au Collège de France. À partir de 1996 sont effectués des travaux dont le but est de créer de nouveaux espaces en sous-sol.
Actions du Collège de France hors ses murs
Dans le cadre de sa politique internationale, le Collège de France installe en 2009 une chaire d'accueil au Collège Belgique, une initiative de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts, de langue et de littérature françaises et de médecine de Belgique. L'année suivante, en 2010, pour la première fois de son histoire, le Collège de France s'associe à d'autres institutions d'enseignement supérieur et de recherche en créant la fondation Paris Sciences et Lettres - Quartier latin. Le succès du projet présenté par Paris Sciences et Lettres aux Initiatives d'excellence (Idex) en 2011 engage le Collège de France dans la constitution d'une université de recherche internationale.
Missions
À l'heure actuelle, le Collège est divisé en sept ensembles de disciplines :
Il possède un groupe de cinq chaires renouvelées annuellement, auxquelles il faut adjoindre les nombreuses sommités scientifiques européennes qui sont régulièrement invitées.
Le Collège de France dispense des cours non diplômants de haut niveau dans ces disciplines scientifiques et littéraires. L'enseignement est gratuit et ouvert à tous sans inscription, ce qui en fait un lieu à part dans l'enseignement supérieur français.
Depuis 1936, le Collège a rassemblé les ouvrages en sa possession dans une bibliothèque générale, des bibliothèques spécialisées se développant auprès de quelques chaires.
Les chaires du collège de France ne sont pas immuables et présentent une grande diversité dans leur dénomination. Depuis sa création sous François Ier, elles peuvent évoluer en fonction des acquis de la science et de la recherche, ce qui donne à cette institution unique une remarquable souplesse. Cette évolution apparaît lors du départ du titulaire (décès, retraite). Elle est très ouverte, car les sciences peuvent succéder aux lettres et les lettres aux mathématiques. L'assemblée des professeurs décide de ces évolutions et attribue une chaire à un savant, non exclusivement sur ses titres universitaires, mais d'abord sur la renommée et l'importance de ses travaux. La première femme qui y a enseigné a été la physiologiste et future psychologue Józefa Joteyko (en 1916). La première femme professeur titulaire d'une chaire au Collège de France a été Jacqueline de Romilly, élue en 1973. En 2005, les professeurs titulaires au Collège de France comptaient 6 % de femmes et 94 % d'hommes, les maîtres de conférences titulaires étant en revanche à 55 % des femmes pour 45 % d'hommes.
Chaque enseignant est coopté par l'ensemble de ses pairs. Les chaires couvrent des champs variés et ont parfois une définition plus thématique que disciplinaire. Les professeurs assurent souvent une partie de leurs conférences en France ou à l'étranger. Beaucoup des cours et conférences du Collège de France sont diffusés sur son site web et disponibles en audio ou en vidéo. Certaines sont cependant diffusées sur France Culture.
Anciens titulaires de chaires permanentes, par discipline" class="mw-editsection-visualeditor">modifier | modifier le code]
En 1837, cette chaire est scindée en deux : une chaire d'histoire naturelle des corps inorganiques, tenue par Élie de Beaumont jusqu'en 1874, et une chaire d'histoire naturelle des corps organiques.
↑Wolf Feuerhahn (dir.), La politique des chaires au Collège de France, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Docet omnia », (ISBN978-2-251-90669-0, lire en ligne)
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↑« Mme le docteur Joteyko, de Bruxelles, a été chargée de faire une série de conférences sur la Fatigue ; celles-ci ont été inaugurées le 24 janvier. C'est la première femme qui a l'honneur d'enseigner au collège de France. », Revue scientifique 54/1916, p. 92.
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